Du début de la pandémie de coronavirus qui bouleverse nos vies, nous ne savons rien. Fang Fang, écrivaine reconnue et habitante de Wuhan, écrit son journal sur les réseaux sociaux chinois.
Pendant plus de 60 jours de strict confinement, ses écrits sont devenus indispensables à des dizaines de millions de lecteurs. Car l'écrivaine parle avec une irrésistible sincérité. Elle raconte la peur, l'espoir et le chagrin dans une ville de 9 millions de personnes. Elle raconte la mort et le traumatisme, la solidarité des habitants, le chaos du début, le courage des lanceurs d'alerte, la débrouille pour acheter à manger, les plaisanteries et la colère qui circulent, le printemps qui vient dans une ville qu’elle aime et la maladie qui n’en part pas.
Fang Fang refuse le simplisme de la glorification ou du blâme. Témoin et écrivain, elle pleure les morts, salue le courage des humbles, et cherche des responsables à la catastrophe. Pourquoi avoir maintenu le silence sur les dates de début de l’épidémie ? pourquoi avoir assuré pendant vingt jours û dramatiquement précieux û que la maladie ne se transmettait pas d’homme à homme ? Qu'est-ce qui empêche la voix des lanceurs d'alerte d'être entendue ? Ces questions nous concernent, nous qui sommes touchés par cette même catastrophe.
Dans une époque aveuglée par la peur, entre la censure régulière de son journal et les attaques des ultranationalistes, la voix de Fang Fang résonne. Elle nous rappelle, avec chaleur et honnêteté, à nos premiers devoirs face à la catastrophe et au silence politique : l’indépendance d’esprit et l’humanité.
Les Fang, dont certains pensent que le réel ethnonyme est Ekang, forment un groupe ethnique bantou que l’on trouve aujourd’hui en Afrique centrale, essentiellement au sud du Cameroun, en Guinée équatoriale et au Gabon, mais aussi dans la République du Congo, en République Centrafricaine et à Sao Tomé-et-Principe. Les langues fang se déclinent en plusieurs dialectes et créoles. Les Fang parlent tous des langues bantoues apparentées, et, malgré quelques spécificités régionales, ils n'ont aucun mal à se comprendre entre eux.
L’appellation « fan » n'est pas acceptée par les natifs qui affirment ne pas s'appeler ainsi. Par ailleurs, l'orthographe « fang » est contestée par les « Fang », le mot approprié serait m'fan couramment utilisé dans l'expression m'fan mod dont le sens serait proche du mot bëti. M'fan mod signifie « Homme vrai » tandis que Bëti signifie « les Seigneurs ».
Démographie et répartition géographique
Les trois quarts des 4 800 000 Fang recensés en 2013 vivent au Cameroun